C’est la leçon d’entrepreneuriat que m’a donné mon grand père il y a quelques jours.
Dans ma famille, il y a peu de monde dans l’entrepreneuriat. Mais mon grand-père a créé et dirigé une entreprise de jeux en bois et m’a fait part de son expérience. Des discussions comme celle là, ça vaut de l’or !
En substance, il a créé la SMIR à Tourcoing et son entreprise a réellement décollé avec la création des tables de bridge. Ce fut sa vache à lait durant des années. Et alors qu’il aurait pu s’en contenter, il a tout fait pour tenter sa chance dans d’autres jeux en bois. Chaque franc gagné était ainsi réinvesti dans un nouveau jeu qui pourrait un jour percer. Il y avait des jeux anciens tels le carom, les palets, les jeux à base de toupies et de quilles ou encore un jeu de cartes sur le thème de la graphologie, etc.. Tout un univers dont je me régalais étant gamin quand j’allais chez mes grands parents. Après des années d’échecs et en survivant grâce aux tables de bridge essentiellement, la SMIR est revendue au Groupe France Cartes peu après le départ à la retraite du grand père : http://www.france-cartes.fr/
La leçon d’entrepreneuriat du Grand Père :
« Toutes ces années, je me suis fait PLAISIR. J’aurais pu finir riche en me concentrant uniquement sur le bridge, mais j’ai bêtement gaspillé l’argent des caisses en me faisant PLAISIR. »
C’est bien là le point faible des passionnés… On a envie de certaines choses, on rêve d’horizons dorés et ces fantasmes annihilent notre capacité à se remettre en question, à voir objectivement. Je lui ai parlé d’un attribut qui me plaisait beaucoup pour mes fontaines en lui disant : « Et en plus, avec cette fonction, le produit sera plus écolo, ce serait génial ! » Ce sur quoi il rétorque : « Attention… tu te fais plaisir, là… ». Bien entendu, je réplique, lui explique que non, il se trompe… mais il avait bien raison.
C’est assez simple en fait, si vous commencez votre phrase par « ce serait vraiment génial si » ou encore « j’aimerais beaucoup que le produit soit »… il y a de fortes chances que vous soyez en train de vous faire plaisir.
Alors son conseil a été des plus sage : « Trouve toi un associé qui te fera remarquer quand tu fais quelque chose avant tout pour ta propre satisfaction et non pour le bien de la boite, c’est indispensable ».
Ma conclusion à tout cela est que la réussite d’un projet entrepreneurial pourrait bien tenir sur un équilibre instable fait de passion et de raison. Sans passion, sans prendre plaisir à ce que l’on fait, on ne suscitera pas l’enthousiasme nécessaire. Sans raison (si possible celle d’un associé de confiance), il est très facile de prendre des chemins de travers et de louper son coup. Prendre plaisir OUI, se faire plaisir NON !
Finissons sur une célèbre maxime dudit grand-père : Le désir vaut mieux que la possession