Connaissez-vous Monsanto ? C’est une firme américaine qui commercialise des engrais chimiques et des semences améliorées.
Cette entreprise est tout ce qu’il y a de moins recommandable dans le monde et est régulièrement épinglée pour ses pratiques douteuses.
L’idée de base, c’était de proposer des engrais. Avec ces engrais, les agriculteurs auraient de meilleures récoltes. Jusque là, rien d’extraordinaire. Mais par la suite, la firme s’est mise à commercialiser des semences modifiées (ou transgéniques si vous préférez) qui protègent les plants contre les attaques d’insectes ou de maladies. Naturellement, les bestioles (qui ont besoin de manger aussi, faut les comprendre) vont alors chez le voisin… qui se retrouve à devoir acheter aussi les semences magiques sous peine de voir sa récolte mise en péril. De fil en aiguille, une large majorité d’agriculteurs finissent par acheter ces semences…
Je ne discuterai pas ici des affaires de corruption de membres du congrès ou même de nomination au poste de directeur des autorités sanitaires des anciens cadres de Monsanto, simplifiant ainsi les processus d’autorisation de mise en vente de nouvelles plantes modifiées…
Mais, me direz-vous, pourquoi alors aurais-je voulu l’inventer ? Et puis d’ailleurs, comment peut-on faire fortune en vendant des graines ?
Tout simplement, le génie de Monsanto a été de breveter leurs inventions… Et comme une invention brevetée est protégée, son utilisation est réglementée et planter une graine modifiée que l’on n’a pas achetée revient à violer le brevet et est hors la loi. Ceci implique qu’un agriculteur ne peut en aucun cas replanter les fruits de sa récolte. Il doit chaque année racheter des graines à Monsanto !!! Le voilà le truc ! Prenez un produit auto suffisant (une graine, qui pousse, qui donne une plante, qui donne des graines que l’on replante) et rendez-le dépendant de votre entreprise. Alors bien sûr, c’est une pratique que je ne cautionne pas et qui va à l’encontre de toute loi naturelle, mais mon esprit créatif/entrepreneurial reste fasciné par cette idée géniale. Et histoire d’asseoir encore un peu plus leur autorité, ils ont développé en parallèle les engrais et pesticides qui correspondent à leurs semences. Ainsi, un soja non monsanto ne supportera pas le roundup (engrais monsanto)… sont forts les mecs !
La leçon d’innovation du Professeur Poupoutre (si vous aussi vous voulez devenir un affreux industriel sans scrupule) :
– Quelles sont les ressources que votre client utilise gratuitement ? Est-il possible d’en proposer une version améliorée et de la faire payer ? Par exemple, vous vendez des buses de pulvérisation d’eau. Pouvez-vous vendre de l’eau (ou un additif) qui ait un meilleur pouvoir refroidissant ? Et puis d’ailleurs, l’eau minérale ? N’est-ce pas un bon exemple où l’on fait payer pour quelque chose qui à la base est gratuit (ou presque, on ne va pas chipoter) ?
– Quel est le taux de réutilisation de vos produits ? Et de recyclage ? Pouvez-vous contraindre votre client à moins réutiliser votre produit ? Ou à faire appel à vous pour le recycler ? On parle souvent de la durée de vie du matériel électroménager qui serait « volontairement » réduit par les constructeurs, par exemple…
Encore une fois, ces astuces sont bonnes uniquement si vous voulez jouer au méchant pollueur. Pour les entrepreneurs droits avec un minimum de valeurs, je suis certain qu’il existe bien d’autres façons de générer du chiffre d’affaire.